Le cycle cellulaire sain au cœur de la santé reproductive et le développement embryonnaire normal
Un cycle cellulaire sain se base sur le bon déroulement d’une série d’événements biochimiques permettant la protection, le fonctionnement correct de l’ADN et le maintien de son intégrité structurelle. Ces piliers biochimiques incluent entre autres la duplication, la méthylation et la réparation de l’ADN. La synchronisation correcte de ces processus assure une division cellulaire rapide et sans erreur, ce qui peut être très important lors de périodes de forte prolifération cellulaire comme le développement embryonnaire, la gamétogenèse ou la croissance des follicules.
Acide folique métaboliquement actif : son importance pour la fertilité et le bon déroulement de la grossesse
L’acide folique (ou folates ou vitamine B9) : des propriétés connues depuis longtemps
Le rôle fondamental de l’acide folique dans le processus de division cellulaire est connu depuis de nombreuses années. Un apport faible en folates peut provoquer l’arrêt du cycle cellulaire, augmenter le taux de cassures d’ADN et causer un ralentissement de la duplication de l’ADN voire une nécrose cellulaire (ref 1). Les folates sont des acteurs majeurs de la méthylation de l’ADN, la méthylation étant une modification chimique (le transfert d’un groupe méthyle -CH3) faisant partie de la régulation épigénétique. Le dysfonctionnement de la régulation épigénétique lors de la croissance des gamètes et du développement précoce peut augmenter les risques d’apparition de troubles de l’empreinte génomique et de syndromes associés (syndromes de Beckwith-Wiedemann, d’Angelman, de Silver-Russell) chez l’enfant.
L’acide folique classique n’est pas opérationnel sans une modification enzymatique
Pour apporter tous ses bénéfices, l’acide folique doit être réduit dans le corps par un ensemble d’enzymes du cycle des folates ; la dernière transformation est réalisée par l’enzyme 5,10-méthylènetétrahydrofolate réductase (MTHFR). Grâce à cette modification, l’acide folique devient métaboliquement actif et utilisable par le corps (image 1).
Mutations enzymatiques en cause d’une carence en vitamine B9 : des risques associés élevés
Plus de 70% de la population porte au moins une mutation du gène MTHFR ; dans certains cas, il en résulte une carence enzymatique qui rend le processus de transformation de l’acide folique dans sa forme métaboliquement active peu efficace. Cette carence mène à un manque de vitamine B9 opérationnelle même si l’apport en acide folique est important. Par conséquent, les risques liés à la carence en folates chez les personnes porteuses d’une mutation de MTHFR sont plus élevés : troubles de la fertilité masculine et féminine, fausses couches, apparition d’anomalies du tube neural chez le fœtus en développement, cardiopathies congénitales, fente labio-palatine, etc…
Un apport en acide folique métaboliquement actif pour couvrir les risques même en cas de mutations enzymatiques du cycle des folates
Etant absolument indispensable pour une fertilité et une reproduction normales, cette vitamine doit accompagner tous les projets de grossesse. L’utilisation de l’acide folique dans sa forme métaboliquement active permettrait de couvrir les risques associés à son apport insuffisant chez tout le monde, y compris des personnes porteuses des mutations enzymatiques du cycle des folates.
Support additionnel des cycles des folates et de la méthionine pour stabiliser la méthylation et intensifier le recyclage de l’homocystéine.
L’homocystéine est le résultat des transformations chimiques du cycle de la méthionine
L’homocystéine est un acide aminé non protéinogène fabriqué dans le cycle de la méthionine lors de transfert des groupes méthyles pour la méthylation. Une fois fabriquée, l’homocystéine doit être soit transformée en méthionine pour entrer de nouveau dans le cycle de la méthionine soit recyclée pour produire de la cystéine. L’activité catalytique des enzymes responsables de cette transformation nécessite des vitamines B9, B12 ou de B6 ainsi que du zinc. Un apport insuffisant de ces éléments ou une carence enzymatique peuvent être à l’origine d’un taux d’homocystéine élevé (l’homocystéinémie).
Lien avec les risques de santé et pour la santé
Le taux de l’homocystéine dans le sang est corrélé positivement avec les risques cardio-vasculaires ainsi qu’avec les risques de fausse couche et de malformations congénitales. Cet acide aminé est à la fois l’indicateur de ces risques et leur cause. En effet l’homocystéinémie reflète un disfonctionnement au niveau des cycles biochimiques associés (des folates et de la méthionine) qui peut être lié à une carence nutritionnelle (vitamine du groupe B, zinc) ou enzymatique. L’accumulation de l’homocystéine introduit un déséquilibre dans le cycle de la méthionine en réduisant la quantité du donneur des groupes méthyles, ce qui affecte la méthylation et peut amener à un état de l’hypométhylation générale.
De plus, l’homocystéine elle-même est nocive : elle s’associe aux protéines en modifiant leur fonction, réduit l’activité de la glutathion peroxydase – une des enzymes principales de défense contre le stress oxydant – et génère des radicaux libres. L’appareil enzymatique qui assure une méthylation stable et l’intégrité de l’ADN pour aboutir à une division cellulaire normale dépend d’un apport en vitamines du groupe B et de zinc suffisant. La supplémentation en vitamines B et en zinc permet donc d’améliorer la fertilité et de diminuer les risques de malformations chez le fœtus.
Le stress oxydant a un effet néfaste sur la qualité des gamètes
Le stress oxydant est une agression chimique des macromolécules cellulaires – ADN, acides gras et protéines – par les radicaux libres et des peroxydes. Cette modification perturbe la fonction des composants cellulaires et peut être à l’origine de mutations d’ADN. Les mécanismes naturels de défense contre le stress oxydant incluent des enzymes qui neutralisent les radicaux libres en utilisant des molécules ayant des propriétés réductrices fortes, le glutathion étant l’élément endogène principal de cette défense.
Un déclin d’efficacité des systèmes de défense contre le stress oxydant peut être lié à l’âge et/ou à un mode de vie ayant un impact négatif important sur la qualité des gamètes et la fertilité. Un apport en antioxydants exogènes contribue à protéger les cellules en améliorant la fertilité. Plus important encore, un apport en cystéine, l’acide aminé à la base de synthèse du glutathion, et en vitamine B6, indispensable pour le recyclage de l’homocystéine en cystéine, permet de booster la synthèse du glutathion en renforçant la défense endogène contre le stress oxydant.